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L'univers de Patounette et ses amis(es)
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6 novembre 2010

Poème "la pluie"

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La Pluie

Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers  le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils  gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.

Elle  s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel  maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis  hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.

Au long  des lieues,
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes  interminablement courbées,
Passent, peinant, suant, fumant,
En un profil  d'enterrement,
Les attelages, bâches bombées ;
Dans les ornières  régulières
Parallèles si longuement
Qu'elles semblent, la nuit, se joindre  au firmament,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent  et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement,  indéfinie.

Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se  dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent  gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De  grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;

Le soir approche, avec  ses ombres,
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est  toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.

La  longue pluie,
La pluie - et ses fils identiques
Et ses ongles  systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénûment,
Pour  les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots :
Linges et  chapelets de loques
Qui s'effiloquent,
Au long de bâtons droits ;
Bleus  colombiers collés au toit ;
Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
Un  emplâtre de papier bistre ;
Logis dont les gouttières régulières
Forment  des croix sur des pignons de pierre ;
Moulins plantés uniformes et  mornes,
Sur leur butte, comme des cornes

Clochers et chapelles  voisines,
La pluie,
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les  assassine.

La pluie,
La longue pluie, avec ses longs fils  gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux  pays,
Éternelle et torpide !
 
  auteur: Emile Verhaeren  1855-1916
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5 novembre 2010

Jardins de novembre

Louis CHADOURNE (1890-1925)


Jardins de novembre

La brume s'échevèle au détour des allées,
Un souvenir épars s'attarde et se recueille,
Il flotte une douceur de choses en allées
Un songe glisse en nous, comme un pas sur les feuilles.

Les jardins de Novembre accueillent vos amours,
Ô jeunesse pensive, Ô saison dissolvante,
Les grands jardins mélancoliques et qui sentent
La fin, la pluie - odeurs humides de l'air lourd,
De choses mortes qui retournent à la terre.

Iris mauves aux parfums âcres, aux tiges pâles,
Ployés un peu, et qui se fanent, solitaires,
Et laissent tristement pendre leurs longs pétales
Transparents, trop veinés, trop fins - comme une lèvre
Dont les baisers ont bu le sang et la tiédeur

Cherche encore une bouche où poser sa langueur.
Le grand jardin brumeux sommeille. Sourde fièvre
Ô parfums trop aigus des iris et des roses
Flétris - parfums et mort - serre chaude d'odeurs.

Tout l'univers mourant qui s'épuise en senteurs
Et puis dans la tristesse odorante des choses
Effeuillant, inclinant, chaque fleur du jardin
D'un battement furtif, égal et doux, se pose
L'aile silencieuse et lasse du déclin.

15 septembre 2010

Poème d' Évariste de PARNY

Évariste de PARNY (1753-1814)

A mes amis

Rions, chantons, ô mes amis,
Occupons-nous à ne rien faire,
Laissons murmurer le vulgaire,
Le plaisir est toujours permis.
Que notre existence légère
S'évanouisse dans les jeux.
Vivons pour nous, soyons heureux,
N'importe de quelle manière.
Un jour il faudra nous courber
Sous la main du temps qui nous presse ;
Mais jouissons dans la jeunesse,
Et dérobons à la vieillesse
Tout ce qu'on peut lui dérober.

4 septembre 2010

Petit poème que j'ai adoré (devinez pourquoi ??)

Trois escargots

J’ai rencontré trois escargots
Qui s’en allaient cartable au dos
Et dans le pré trois limaçons
Qui disaient par cœur leur leçon.
Puis dans un champ, quatre lézards
Qui écrivaient un long devoir.

Où peut se trouver leur école ?
Au milieu des avoines folles ?
Et leur maître est-il ce corbeau
Que je vois dessiner là-haut
De belles lettres au tableau ?

Maurice CARÊME

4 septembre 2010

Les Ecoliers

Les Ecoliers

Sur la route couleur de sable
En capuchon noir et pointu,
Le « moyen » le « bon » le « passable »
Vont, à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.
Ils ont dans leur plumier des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches, du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.

Ils ont la ruse et la paresse
- Mais 1’innocence et la fraîcheur -
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur
Et de vraies fleurs pour la maîtresse.

Puis, les voilà tous à s'asseoir
Dans l'école crépie de lune,
On les enferme jusqu'au soir
Jusqu’à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir !



Maurice Fombeure

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