Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'univers de Patounette et ses amis(es)
L'univers de Patounette et ses amis(es)
Newsletter
L'univers de Patounette et ses amis(es)
  • blog collectif ou vous trouverez de l'amitié, Divers activités manuelles et beaucoup de papotages, N'hésitez pas à pousser la porte, vous y êtes les bienvenus ! Bonne visite à chacun et chacune et au plaisir de vous lire
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
27 octobre 2008

Poème de Charles Baudelaire

A celle qui est trop gaie

Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !

Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;

Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.

Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,

Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !

Charles BAUDELAIRE

Publicité
Commentaires
Publicité